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Grand Prix du Canada : Histoire, circuit et pilotes légendaires

Histoire, circuit et pilotes légendaires

Bien que nous ayons publié quelques articles sur le Grand Prix du Canada, notamment celui portant sur les nouvelles installations, nous n’avons pas encore consacré d’article à l’histoire de l’événement, de ses débuts à aujourd’hui. Nous allons remédier à cette situation dès maintenant.

L’Histoire du Grand Prix du Canada

La Ferrari de Charles Leclerc au Grand Prix du Canada

La Ferrari de Charles Leclerc au Grand Prix du Canada
Photo : Normand Boulanger | Gentologie

Les origines du Grand Prix du Canada (1961–1970)

La première édition du Grand Prix du Canada de Formule 1 a eu lieu en 1967 sur le circuit Mosport Park en Ontario. En 1968, c’est le circuit Mont-Tremblant au Québec qui a accueilli le Grand Prix. De retour en Ontario en 1969, l’épreuve a fait un dernier arrêt à Mont-Tremblant en 1970.

La suite des années Mosport et l’évolution vers Montréal (1971–1977)

De 1971 à 1977, le Grand Prix du Canada est de retour sur le circuit de Mosport. Il est annulé en 1975, pour des raisons financières. À l’époque, les organisateurs n’ont pas été en mesure de réunir les fonds nécessaires pour accueillir la course selon les standards de sécurité et d’organisation exigés par la Formule 1. Cela faisait suite à des tensions sur la répartition des coûts entre les différents niveaux de gouvernement (fédéral, provincial, municipal) et les promoteurs. En 1977, Jody Scheckter, au volant de sa Wolf, en est le dernier vainqueur. Bien que les pilotes appréciaient le charme de ce circuit tracé dans une zone vallonnée, ce dernier ne répondait plus aux normes de sécurité inhérentes à la Formule 1. Les Européens qualifiaient la piste étroite et dangereuse de « circuit désuet ». En effet, un accident dramatique dont fut victime le pilote Ian Ashley allait provoquer une cascade d’événements culminant, un an plus tard, par l’inauguration d’une toute nouvelle infrastructure de course, bâtie en quelques mois sur l’île Notre-Dame.

L’arrivée du Grand Prix du Canada à Montréal et la création du circuit Gilles-Villeneuve (1978)

C’est au Britannique Roger Peart que l’on doit l’arrivée du Grand Prix du Canada à l’Île Notre-Dame. Passionné de course automobile depuis toujours, il fréquentait déjà les circuits britanniques dès l’âge de 15 ans à titre de mécanicien. Plus tard, titulaire d’un diplôme d’ingénieur, il émigre au Canada où l’on ne tarde pas à le voir aux abords des pistes, d’abord comme pilote, puis comme commissaire de course.

En raison de son expérience et de son bagage, c’est à lui que la brasserie Labatt, alors commanditaire de la course, confie, à l’automne 1977, le mandat de trouver à Montréal un nouvel emplacement pour organiser le prochain Grand Prix du Canada. Dès décembre 1977, on évoque une course à Montréal (il a été question d’une piste autour du Stade olympique et même à Laval!) et le projet de construction d’une piste sur les îles du parc Jean-Drapeau. Après un hiver passé à mettre au point le meilleur tracé possible, l’ingénieur britannique se rend en Europe pour faire approuver les plans par la FIA. Le 26 avril 1978, le Comité exécutif de Montréal approuve le projet et, en mai 1978, après une réunion à Monaco, l’approbation est accordée et la construction commence peu après, le 20 juin 1978.

Moments marquants et drames du Grand Prix du Canada

Le premier Grand Prix à Montréal se tient le 8 octobre 1978 et est remporté par Gilles Villeneuve, qui signe sa première victoire depuis ses débuts, pour son Grand Prix national. Le 8 mai 1982, Villeneuve se tue lors des essais du Grand Prix de Belgique et son nom est donné à la piste de l’Île Notre-Dame.

Le circuit a été modifié à plusieurs reprises afin d’accroître sa sécurité et sa compétitivité. Il se caractérise par un tracé exigeant en accélération et en freinage, alternant de courtes lignes droites propices aux dépassements et des virages serrés. Tout au long de la course, les systèmes de freinage et les boîtes de vitesses sont soumis à de fortes sollicitations.

Dès 1979, la modification de certains virages a amélioré la fluidité de la circulation des voitures. Malgré ces améliorations, l’accident mortel du pilote italien Riccardo Paletti, au volant d’une Osella, sur la grille de départ lors du départ du Grand Prix du Canada 1982 demeure un événement marquant. Au départ de la course, Didier Pironi, en position de tête sur sa Ferrari, cale son moteur. La majorité des pilotes parviennent à éviter la voiture à l’arrêt, mais Paletti, qui partait de la fin de la grille, entre en collision avec celle-ci à grande vitesse, ce qui entraîne sa mort.

Le Grand Prix du Canada a été annulé en 1987 en raison d’un différend entre les organisateurs et la Formule 1, plus précisément avec la FOCA (Formula One Constructors Association), dirigée par Bernie Ecclestone. Le litige portait sur la présence du commanditaire de la course, Labatt, une brasserie canadienne, qui entrait en conflit avec les droits commerciaux de la FOCA liés à John Player Special, un cigarettier britannique. Faute d’accord commercial, la course fut retirée du calendrier. Puis, profitant de cette interruption, d’importants travaux ont été réalisés afin de déplacer la ligne de départ-arrivée plus à l’ouest, tout en ajoutant de nouveaux garages permanents et une nouvelle ligne des puits. Auparavant, le départ était donné juste après l’Épingle et les équipes étaient hébergées dans des installations temporaires. Les nouvelles infrastructures offraient un espace dédié aux représentants des médias.

Modernisation et grands travaux du circuit Gilles-Villeneuve

Espace Paddock - Fomula 1 Grand Prix du Canada Photo: Société du parc Jean-Drapeau

Espace Paddock – Fomula 1 Grand Prix du Canada
Photo: Société du parc Jean-Drapeau

Suite au décès d’Ayrton Senna survenu le 1er mai 1994 à Saint-Marin, en Italie, une chicane a été ajoutée, pour des raisons de sécurité, après l’Épingle, à l’emplacement de l’ancienne ligne de départ. Par la suite, en 1996, cette chicane a été supprimée, tout comme le virage du Casino qui se situait à mi-chemin entre l’Épingle et l’entrée des puits. Ainsi, une très longue ligne droite spectaculaire le long du bassin olympique a été créée, où les pilotes atteignent des vitesses de plus de 300 km/h. Cette ligne droite se termine abruptement sur une chicane serrée bordée d’un mur devenu célèbre : le « Mur des champions ». Ce mur doit son nom aux nombreux champions du monde, tels que Jacques Villeneuve, Michael Schumacher, Damon Hill, Jenson Button ou Sebastian Vettel, qui s’y sont retrouvés au fil des ans. Au tournant du XXIe siècle, il devient évident que la Formule 1 a évolué et que les garages construits dans les années 1980 ne répondent plus aux besoins des équipes et de leur équipement. 

En 2009, le Grand Prix du Canada a été retiré du calendrier de la Formule 1 à la suite d’un second conflit financier entre les organisateurs locaux et la Formula One Management.
Bernie Ecclestone réclamait des droits de sanction plus élevés pour maintenir la course à Montréal. Faute d’entente sur les sommes demandées, la course a été annulée. Ce fut la première fois depuis 1987 que le Grand Prix ne figurait pas au calendrier, et cela a marqué la seule absence de la F1 en Amérique du Nord cette année-là. La course a fait son retour l’année suivante, en 2010, après qu’un nouvel accord ait été trouvé entre les gouvernements (municipal, provincial et fédéral) et les organisateurs, assurant la tenue du Grand Prix jusqu’en 2014 (puis prolongé par la suite).

L'entrée vers l'Espace Paddock du Grand Prix du Canada

L’entrée vers l’Espace Paddock et le Paddock Club du Grand Prix du Canada
Photo : Normand Boulanger | Gentologie

C’est finalement juste après la clôture de la course de 2018 que les anciens garages sont démolis pour faire place à un nouveau bâtiment conçu pour répondre aux exigences du Championnat du monde de Formule 1 (FOWC) et de la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Conçu par le cabinet d’architectes FABG, le nouvel édifice de trois étages abrite de nouveaux garages, un nouvel espace média, une nouvelle tour de contrôle, de nouvelles loges ainsi qu’une terrasse panoramique couverte au dernier étage. Pour plus de détails, veuillez consulter cet article.

L’édition 2024 a été ponctuée de plusieurs pépins dû à la température, l’isolation contre les intempéries des nouvelles installations et à la sécurité (sans parler de l’épisode des terrasses), si bien que la Formule 1 a émis des critères bien précis pour 2025 pour que l’organisation puisse continuer à organiser le Grand Prix dans le futur.

Le circuit Gilles-Villeneuve a su évoluer tout en restant fidèle au dessin original de son créateur. Son tracé demeure actuel et même rafraîchissant par rapport aux pistes de conception plus récente qui semblent manquer de caractère. Bien qu’il s’agisse d’un circuit urbain, situé près du centre-ville et accessible par métro, il n’en demeure pas moins un authentique circuit de Formule 1, conçu à l’origine pour cette seule fonction.

Fiche technique du circuit Gilles-Villeneuve

Le champagne Moët & Chandon est le champagne officiel de la Formule 1 depuis 2025

Le champagne Moët & Chandon est le champagne officiel de la Formule 1 depuis 2025
Photo : Normand Boulanger | Gentologie

Le circuit Gilles-Villeneuve mesure 4 361 mètres (soit 4,361 kilomètres). Le temps record pour un tour est de 1’13″078, établi par Valtteri Bottas (Mercedes) en 2019. Le temps record pour un tour en course est de 1’14″481, détenu par Sergio Pérez (Red Bull) depuis 2023. Le temps record pour la pole position est détenu par Sebastian Vettel (Ferrari) depuis 2018, avec un temps de 1’10″240. Michael Schumacher et Lewis Hamilton détiennent tous deux le record du plus grand nombre de victoires à Montréal, avec sept titres chacun. Le titre du constructeur à Montréal est détenu par Ferrari, avec onze victoires.

Le circuit Gilles-Villeneuve est reconnu pour son revêtement d’asphalte lisse et de qualité supérieure, entretenu rigoureusement afin de satisfaire aux exigences de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) et de favoriser les performances extrêmes des monoplaces lors des compétitions. Il est composé de quatorze virages (six à gauche et huit à droite), de deux sections DRS. Pour remporter le titre, les pilotes doivent franchir les soixante-dix tours, soit un total de 305,27 kilomètres, ce qui représente cinquante kilomètres de plus que la distance entre Montréal et Québec. 

Un Grand Prix engagé pour l’environnement

De plus, pour 2025, le Groupe de course Octane, promoteur officiel du Formula 1 Pirelli Grand Prix du Canada, a obtenu la prestigieuse certification environnementale 3 étoiles de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Cette reconnaissance internationale, la plus haute distinction octroyée par la FIA en matière de développement durable, souligne l’engagement rigoureux de l’organisation envers la réduction de l’empreinte environnementale de l’événement.

Les gagnants du Grand Prix du Canada

Les pneus Pirelli P Zero. Pirelli est le commanditaire en titre du Grand Prix du Canada

Les pneus Pirelli P Zero. Pirelli est le commanditaire en titre du Grand Prix du Canada
Photo : Normand Boulanger | Gentologie

Mosport Park

  • 1961 – Peter Ryan – Lotus-Climax
  • 1962 – Masten Gregory – Lotus-Climax

Mont-Tremblant

  • 1963 – Pedro Rodríguez – Ferrari
  • 1964 – Pedro Rodríguez – Ferrari
  • 1965 – Jim Hall – Chaparral-Chevrolet
  • 1966 – Mark Donohue – Lola-Chevrolet
  • 1967 – Jack Brabham – Brabham-Repco

Mont-Tremblant

  • 1968 – Denny Hulme – McLaren-Ford

Mosport Park

1969 – Jacky Ickx – Brabham-Ford

Mont-Tremblant

  • 1970 – Jacky Ickx – Ferrari

Mosport Park

  • 1971 − Jackie Stewart − Tyrrell-Ford
  • 1972 − Jackie Stewart − Tyrrell-Ford
  • 1973 − Peter Revson − McLaren-Ford
  • 1974 − Emerson Fittipaldi − McLaren-Ford
  • 1975 − Non couru
  • 1976 − James Hunt − McLaren-Ford
  • 1977 − Jody Scheckter − Wolf-Ford

Île Notre-Dame

  • 1978 − Gilles Villeneuve − Ferrari
  • 1979 − Alan Jones − Williams-Ford
  • 1980 − Alan Jones − Williams-Ford
  • 1981 − Jacques Laffite − Ligier-Matra

Circuit Gilles-Villeneuve (anciennement Circuit Île Notre-Dame)

  • 1982 − Nelson Piquet − Brabham-BMW
  • 1983 − René Arnoux − Ferrari
  • 1984 − Nelson Piquet − Brabham-BMW
  • 1985 − Michele Alboreto − Ferrari
  • 1986 − Nigel Mansell − Williams-Honda
  • 1987 − Non couru
  • 1988 − Ayrton Senna − McLaren-Honda
  • 1989 − Thierry Boutsen − Williams-Renault
  • 1990 − Ayrton Senna − McLaren-Honda
  • 1991 − Nelson Piquet − Benetton-Ford
  • 1992 − Gerhard Berger − McLaren-Honda
  • 1993 − Alain Prost − Williams-Renault
  • 1994 − Michael Schumacher − Benetton-Ford
  • 1995 − Jean Alesi − Ferrari
  • 1996 − Damon Hill − Williams-Renault
  • 1997 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 1998 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 1999 – Mika Häkkinen – McLaren-Mercedes
  • 2000 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 2001 – Ralf Schumacher – Williams-BMW
  • 2002 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 2003 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 2004 – Michael Schumacher – Ferrari
  • 2005 – Kimi Räikkönen – McLaren-Mercedes
  • 2006 – Fernando Alonso – Renault
  • 2007 – Lewis Hamilton – McLaren-Mercedes
  • 2008 – Robert Kubica – BMW Sauber
  • 2009 – Non couru
  • 2010 – Lewis Hamilton – McLaren-Mercedes
  • 2011 – Jenson Button – McLaren-Mercedes
  • 2012 – Lewis Hamilton – McLaren-Mercedes
  • 2013 – Sebastian Vettel – Red Bull-Renault
  • 2014 – Daniel Ricciardo – Red Bull-Renault
  • 2015 – Lewis Hamilton – Mercedes
  • 2016 – Lewis Hamilton – Mercedes
  • 2017 – Lewis Hamilton – Mercedes
  • 2018 – Sebastian Vettel – Ferrari
  • 2019 – Lewis Hamilton – Mercedes
  • 2020-2021 – Annulé en raison de la pandémie de COVID-19
  • 2022 – Max Verstappen – Red Bull
  • 2023 – Max Verstappen – Red Bull-Honda RBPT
  • 2024 – Max Verstappen – Red Bull-Honda RBPT

L’édition 2025 aura lieu du 13 au 15 juin. Procurez-vous vos billets sur ce lien. 

Également, voici nos conseils pour être gentleman au Grand Prix du Canada.

Président, Éditeur et Rédacteur en chef de Gentologie.