Les Îles en deux voyages. Premier arrêt: Sylvain Lague
Alors que le Printemps commence à se pointer le nez tranquillement, voici que le Québec voit ses distillateurs locaux sortir de magnifiques produits. Un de ces nouveaux produits, est Les Îles. Je me suis entretenu avec Sylvain Lague, président et fondateur de Les Îles et Maximiliano Vallée Valletta, nouveau directeur-général et ambassadeur de marque pour le portfolio Les Îles qui comprend la vodka White Keys, Le Rhum Saint-Marie et le gin Portage.
Rencontrez Sylvain Lague, PDG de Les Îles
On se connait un peu Sylvain, nous voici avec un magnifique produit, Les Îles, pourrais-tu nous en parler un peu? On est pas loin de l’Aperol quand même?
Avec ce produit, nous sommes dans la famille des apéritifs, la famille des amers, Aperol c’est une marque très connue un peu comme Frigidaire dans le monde des réfrigérateurs, c’est comem lors de la création de White Keys, les gens ne me disaient pas que j’avais fait une Belvedere, mais avec ce produit, les gens disent que j’ai fait un Aperol, mais c’est correct aussi car ce sont eux qui ont créé la catégorie, créer un cocktail, l’Aperol Spritz, le groupe Campari a fait un travail incroyable, moi à la limite, je suis un peu l’imposteurs qui arrive en arrière et qui prend des parts là-dedans, mais bon on a voulu créer notre signature de produits, on a l’a modifié comme on l’aimait, on est proche d’Aperol dans son style, mais avec une signature qui est forte, qui est à nous.
Le Québec et l’amertume dans les spiritueux
Si on parle au niveau du goût, qu’est-ce qu’il y a de différent par rapport justement à l’Aperol?
Les deux se ressemblent, et souvent les bars et restaurants vont faire des Spritz avec un seul produit. Car on sait que 95% des ventes sont en Spritz. La différence avec l’Aperol est que nous sommes moins sucré (250 g par litre vs 200 g par litre), nous avons des saveurs différentes, notre amertume provient de la liquer de gentiane, l’orange amer, l’acacia, de la rhubarbe, de l’argousier de la vanille, de la baie de geniève, du gingembre, très aromatique, plus que l’Aperol, et un peu moins bonbon, sans vouloir être négatif, on ressent plus l’amertume dans Les Îles.
Je suis entre le Contratto et l’Aperol. Je trouve que c’est une bonne comparaison. J’ai toujours été un fan de Contratto, et je trpuve que l’on a un peu plus d’amertume que ce dernier on se rapproche plus de l’Aperol, mais on se rapproche plus du bouquet aromatique du Contratto. On peut le voir un peu comme ça, on a fait un prix qui est assez compétitif à 23,85$ à la SAQ, et ce projet, parmi les 4 est de loin celui qui a le plus levé instantanément avec un engouement unanime. Le nombre d’endroits au Québec est impressionnant et même moi j’ai de la misère à le croire. Le sommelier, le bartender et monsieur-madame tout le monde adore le produit. C’est rare que j’entends de quoi de négatif par rapport au produit.
La connaissance des apéritifs
Est-ce que ça se pourrait que les gens ne connaissent pas beaucoup le produit apéritif? Oui ils le boivent en Spritz, mais est-ce qu’ils connaissent vraiment le produit?
Oui, c’est vrai tu as raison. Il y a beaucoup à faire, c’est un produit en croissance. Par exemple, Aperol doit vendre environ 50 000 caisses de son produit, c’est énorme juste pour le Québec. Et c’est le groupe Campari qui est derrière et qui est un gros leader mondial et Aperol représente 26% de ses ventes. C’est impressionnant et je suis un petit joueur, si je réussi à avoir 10% de ses ventes là au Québec, je vais être content. Il va y avoir d’autres compétiteurs. Il y a 50 gins québécois et 2 apéritifs québécois. Certains endroits au Québec viennent de rentrer Aperol et commencent à faire des Spritz alors que ça fait 10 ans qu’il s’en fait en Italie.
Je pourrais te parler des Îles pendant 50 ans, mais un moment donné on garde ça simple.
En réalité, c’est un produit festif qui est fait pour avoir du plaisir.
Expérience personnelle, l’an dernier, j’étais en Gaspésie et j’ai demandé un Spritz, ils n’avaient pas d’Aperol et ils ne connaissaient pas ça. C’est un peu drôle de voir les tendances qui diffèrent selon les différentes régions du Québec.
Ça m’amène à te parler du nom du produit vu que tu parle de la Gaspésie, nous Les Îles, mes grands-parents viennent de la Gaspésie, je vais aux Îles de la Madeleine à chaque année, je suis fan de tout ce qui est sports nautiques, soit le kite ou autres. Les îles ça nous rappellent quoi? Pour nous c’est les Îles de la Madeleine, c’est les vacances, c’est le bon temps, c’est prendre du soleil.
Pour quelqu’un d’autre ce sera les Îles X, on veut faire voyager le monde, ce n’est pas un grand vin de Bourgogne, les apéritifs c’est fait pour vivre un plaisir, vivre un moment, c’est bon ou c’est pas bon, c’est pas fait pour être de la grande complexité absolue, je pourrais te parler des Îles parler pendant 50 ans, mais un moment donné on garde ça simple. En réalité, c’est un produit festif qui est fait pour avoir du plaisir.
L’idée derrière Les Îles
L’idée de ce produit, ça t’es venue de où?
En fait lors des mélanges avec nos autres produits, on utilisait beaucoup Aperol ou Contratto, comme des Negroni ou autre et je crois que l’on a une belle demande. Il y a 5-8 ans, un apéritif québécois, ça n’aurait pas suivi. S’il y a 100 clients qui achètent, on ne se lance pas là-dedans. Il y a fallu que l’Aperol perce le marché et maintenant le local, l’artisanal marche et on a fait notre place rapidement.
Une porte ouverte pour conquérir un nouveau marché
Nicolas Duvernois, de Duvernois, a lancé sa PUR Vodka il y a 10 ans, et ça a été difficile au début et c’est quand même un marché énorme. J’imagine pas si ça avait été de l’Aperol. Ça aurait sans doute été plus difficile. Et en vous ouvrant la porte, c’est tout le monde qui est gagnant.
Oui exact. Des fois au Québec, on a tendance a être méchant les uns envers les autres dans la compétition, mais ce n’est pas le cas. Je ne veux pas prendre de part avec ce produit là à un autre produit d’ici, mais je veux que nous et Amermelade on continue à grandir en prenant des parts d’Aperol. PUR Vodka ont quand même pris des belles part de marché de loin la première vente au Québec, je me suis bien placé avec White Keys avec le temps, mais c’est difficile la vodka. Avec l’apéritif, les gens sont un peu moins sensible aux marques étant donné qu’il y a moins de produits locaux. Il y a plus un côté curieux aventure là-dedans.
Est-ce que cette catégorie d’apéritif, ça se vend plus c’est plus l’été ou au contraire?
C’est vraiment rendu à l’année. C’est certain que l’on a des pics l’été avec la terrasse et durant les fêtes, mais c’est vraiment tout le temps. On boit des apéritifs à l’année maintenant. Quand le soleil sort, on voit une différence sur les ventes de spritz et de rosés. En octobre les ventes de rosés droppent.
Le Futur
On parlait de Nicolas (Duvernois) tout à l’heure qui a une part de marché important avec ses différents produits en canette, est-ce que tu aurais pu sortir un Spritz Les Îles en canette?
Oui. Écoute. on aurait pu faire ça… (Rires). On s’installe avec Les Îles et on regardera où l’on va…
Je disais ça parce que Aperol a des bouteilles en Italie, et que même Dillon’s en Ontario a un Negroni en bouteille également.
Le prêt-à-boire est porteur, mais je n’aurais pas fait les deux dans la même année c’est certain. On ne sait jamais.
Comment boire Les Îles
Pour un peu terminer notre entrevue, tu conseille aux gens de le boire avec quoi le Spritz Les Îles?
- Le classique Spritz évidemment
- Les Îles Tonic: Avec du Tonic simplement avec une orange, ou bien une eau minérale, même.
- Negroni Les Îles: En remplaçant le Vermouth par Les Îles soit 1 once de ce dernier, 1 once de Portage Dry Gin et 1 once de Campari.
- Les Îles et Bière: Soit 1 ou 2 onces de Les Îles dans une bière.
Merci Sylvain et on poursuit demain avec ton directeur général, Maximiliano Vallée-Valletta.
Photo de couverture: Ronny Lebrun