Luxe subtil : La qualité avant le logo

Si vous avez jeté un œil sur la dernière saison de la série de HBO, Succession, vous avez peut-être remarqué que la grande majorité des vêtements portés par les protagonistes de la famille Roy sont démunis de logos. Ces différentes tenues parlent plutôt par leurs matières telles que des lainages luxueux, des coutures parfaites ou des cuirs rares. Cette nouvelle tendance s’appelle le luxe subtil ou plus communément Quiet Luxury.

La richesse du vêtement

Bien que certaines marques comme Gucci et Louis Vuitton jurent par la diversification et l’utilisation de leur logo sur leurs différentes pièces, tout en ayant une qualité de confection d’exception, des marques sœurs telles que Loro Piana, Brunello Cucinelli, Gran Sasso, Eton, Sunspel ainsi que Crockett & Jones mettent de l’avant la qualité des matériaux de leurs vêtements et souliers en prenant soin de cacher subtilement leur identité. 

La raison est simple, ces compagnies recherchent avant tout un public mature, sûr de lui et qui n’a pas le désir d’attirer l’attention sur les vêtements portés. En effet, on pourrait résumer que cette tendance unisexe rejoint une clientèle d’hommes et de femmes aimant fondamentalement la simplicité. Il s’agit également de quelque chose que l’on prône chez Gentologie. Avec comme toile de fond le chic et l’élégance, un gentleman n’a aucunement besoin d’une marque pour briller. 

La tendance au quotidien

À cet effet, je me suis entretenu avec M. Jean-Michel Bonin, nouveau propriétaire de Clusier, une boutique pour hommes située dans le Vieux-Montréal, afin d’en savoir plus sur le luxe subtil et de quelles façons il se traduit quotidiennement sur le terrain. « Chez nous, la clientèle recherche plus un vêtement qui a une valeur. Depuis nos débuts, nous n’avons jamais vraiment eu de vêtements avec des logos apparents. Souvent, quand un produit est bien fait, il n’a pas besoin d’afficher son effigie en gros plan. Nous remarquons que plusieurs marques, qui étaient des références de luxe subtil, ont désormais d’immenses logos apparents. Ce phénomène nous pousse à revoir notre façon de faire et, dans quelques cas, de laisser tomber des fournisseurs qui ne répondent plus à nos standards de qualité », souligne M. Bonin. 

Et les clients, eux, font-ils plus attention à la qualité en ce qui a trait à leurs achats ? « Nos clients recherchent la qualité de confection, les détails ainsi que la finition. Nous suggérons à nos jeunes acheteurs de porter des vêtements plus sobres s’ils veulent être pris au sérieux lors de rencontres professionnelles. Avoir la cravate, la ceinture et la grosse boucle avec le logo d’une marque, ce n’est pas nécessairement bien vu dans ces occasions. Si nous voulons à tout prix porter une certaine marque avec un logo, c’est que celle-ci prime avant la qualité », ajoute le propriétaire de Clusier.

Le luxe indémodable

Je dois avouer que plus je gagne en maturité – j’ai eu, comme plusieurs, ma « période logo » – et plus se manifeste le désir de porter un vêtement élégant, sobre et de qualité. De ce fait, M. Bonin précise que plusieurs produits de luxe sont hors de prix alors que la qualité n’y est pas du tout. « Les chandails Gran Sasso que nous tenons chez Clusier ont une fibre supérieure à des vêtements griffés qui se détaillent au-delà de 1000 $ et ils offrent une durabilité beaucoup plus longue. Les gens dans notre créneau ne veulent pas changer fréquemment leur garde-robe, ils payent cher, mais désirent quelque chose qui perdurera au fil des années. Nous remarquons ce phénomène surtout lorsqu’ils passent la trentaine », précise celui qui est dans le marché du vêtement depuis plus de 15 ans.

Bref, suite à cette lecture, j’espère sincèrement que je vous aurai fait découvrir les particularités du luxe subtil. En mettant à l’avant-scène un aspect indémodable, ce style fait en sorte de créer une richesse vestimentaire qui vous fera briller à chaque occasion.

Pour les prix et détaillants

Gran Sasso

ETON

Luigi Bianchi

Clusier

432, rue McGill
Montréal, QC
H2Y 2G1
clusier.com

Article publié originalement dans le magazine Gentologie № 11. Abonnez-vous dès maintenant pour recevoir nos magazines.