Nicolas Bérubé – entrevue avec l’auteur de « De zéro à millionnaire, investir en bourse sans souffrir »
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Aujourd’hui, encore plus que lors de la publication de cet article en forme d’entrevue dans notre ancien balado, l’argent est au cœur de nos vies, que ce soit pour un achat de tous les jours ou un gros investissement. C’est pour cette raison que j’ai retranscris cette longue entrevue afin que vous puissiez avoir accès aux judicieux conseils de notre invité, Monsieur Nicolas Bérubé, journaliste à la section Affaires du quotidien La Presse, et auteur du livre « Les millionnaires ne sont pas ceux que vous croyez », qui venait de publier, à la sortie de l’entrevue originale, son deuxième ouvrage intitulé « De zéro à millionnaire, investir en bourse sans souffrir », qui vous fera certainement réfléchir sur vos investissements.D’ailleurs, Monsieur Bérubé et son équipe ont lancé la toujours pertinente infolettre « L’argent et le bonheur » dans le quotidien La Presse, alors que les variations de l’inflation nous obligent à changer nos habitudes. Il nous semblait la période idéale pour vous présenter cette entrevue.
L’expérience californienne de Nicolas Bérubé et les startups
Normand Boulanger : Bonjour Nicolas, sautons tout de suite dans le vif du sujet. Tu as été journaliste pour La Presse dans l’Ouest américain. Tu as vécu 7 ans en Californie. Si tu me parlais un peu de comment l’investissement là-bas c’est différent d’ici, j’imagine qu’avec toutes les startups et tout ce qu’on peut avoir, c’est vraiment un milieu qui est un peu différent de celui dans lequel on vit, que ce soit ici à Montréal, au Québec ou même au Canada, ça doit être totalement différent. Non ?
Nicolas Bérubé : Oui, je pense. J’ai passé 7 ans en Californie. Puis, j’ai l’impression que, oui, on est peut-être plus exposés, là-bas. C’est peut-être plus dans l’air, il y a plus de livres. Ici, je trouve qu’on est beaucoup, depuis 10-15 ans, dans l’immobilier. Parce que c’est un peu normal. Quand un actif a des rendements excitants, ça attire l’attention. C’est vrai pour le bitcoin, c’est vrai pour l’immobilier résidentiel qui a des hausses absolument incroyables. Donc, je pense que ça attire l’attention, les gens voient ça. Puis je pense qu’on arrive à un moment où les gens ont peut-être aussi le goût de diversifier, puis d’avoir une vision plus globale. Au lieu de dire « Je m’achète un condo, ça sera ma retraite ». Il y a beaucoup de ça au Québec, mais je pense qu’il y a aussi des gens qui réalisent qu’il est bien de ne pas avoir tous ses oeufs dans le même panier.
Normand Boulanger : Justement, par rapport à ça, est-ce que l’économie des startups en Californie peut aider aux gens à vouloir investir dans des entreprises qui voient comme à côté de chez eux et qui sont plus tangibles ?
Nicolas Bérubé : Oui, ce que j’ai remarqué en Californie, c’est que la barrière entre les choses qu’on peut lire sur Internet, les nouveautés, puis le moment où ces nouveautés-là arrivent dans notre vie, il n’y a vraiment pas un gros laps de temps. Je me souviens, je lisais sur les endroits où tu pouvais payer avec ton téléphone. Puis deux jours après, le café en bas de chez nous, je pouvais payer avec mon téléphone. C’est très très rapide. Donc, ça, c’est un avantage. Ça donne un peu aussi l’idée aux gens que oui, c’est possible de bien placer. On a des exemples, les gens qui connaissent des cousins ou des beaux-frères ou des voisins qui travaillent dans des startups ou qui ont fait l’argent avec ça. Donc ça fait plus partie du quotidien, oui c’est vrai.
Normand Boulanger : Est-ce que, justement, par rapport à ce qu’on parle de gens qui font de l’argent, j’ai lu dans votre plus récent livre que vous dites que les gens qui sont les « plus riches » sont ceux qui en font le moins ? Car ils sont peut-être les moins bien outillés.
Nicolas Bérubé : Oui, ça m’a fasciné ! Quand on pense aux personnes qui gagnent très bien leur vie, comme les médecins spécialistes, dont je parle dans le livre, ça, ce sont des gens qui peuvent gagner 500 000 à 600 000 $. C’est vraiment les rares au Québec qui peuvent vraiment gagner des montants dans ces zones-là. On tient pour acquis que ces gens-là ont tout compris au niveau des placements, parce que, si je gagnais ce genre d’argent là, c’est sûr que je serais au courant de ça. Mais quand on gratte, on se rend contre que non.
Beaucoup de médecins spécialistes, j’en parle dans le livre, mais depuis la sortie, beaucoup de gens m’ont contacté avec toutes sortes d’anecdotes, puis, tu sais, comme je l’ai mentionné, le Canadien moyen prend sa retraite à 62 ans en moyenne, et les médecins spécialistes, eux, la moyenne est à 72. Donc, pourquoi les médecins prennent-ils 10 ans de plus que le Canadien moyen pour économiser en vue de leur retraite ? En fait, c’est parce que leurs trains de vie sont tellement élevés qu’ils doivent mettre beaucoup d’argent de côté pour pouvoir continuer à vivre ainsi une fois qu’ils arrêteront de travailler. Donc, ils n’en mettent pas assez de côté. Ce qu’ils mettent de côté, en fait, je ne veux pas dire qu’ils n’en mettent pas, ils en mettent. Par rapport à la moyenne, ils en mettent plus de côté. Mais ce n’est quand même pas assez pour leur train de vie.
Quand tu as une pension alimentaire à payer, un chalet, deux enfants à l’école privée, tout ce que tu veux, les vacances en Europe, ils ne restent plus grand-chose à la fin pour l’investir. C’est un peu ça qui me fascine à travers tout ça. J’ai l’impression que ces gens-là ont absolument compris, qu’ils comprennent comment investir. Même les gens qui travaillent en finance, on a l’impression. On a cette mentalité, moi je suis certainement, je l’avais cette perception-là. Avant de m’intéresser à tout ça, si je voyais quelqu’un qui travaillait en finance et qui roulait en Porsche, je me disais « wow ! Regarde le petit Warren Buffett, qui sait comment faire fructifier son argent, comme s’il pouvait changer l’eau en vin. » Il a compris cette personne-là, elle a compris comment faire des placements financiers, mais ce n’est pas long que l’on comprenne dans ce cas-là. C’est quoi, en fait, ce business-là, des placements financiers, c’est un business qui ne carbure pas à la performance, mais c’est une business qui carbure aux frais de gestion. Alors, ces gens-là, tout ce qu’ils ont à faire, c’est accumuler le plus grand nombre de clients possible, puis prendre 2 % des actifs de ces clients-là à chaque année qui s’en va dans leur poche. Donc, ce n’est pas parce qu’ils ont une formule magique ou des connaissances incroyables, c’est juste parce qu’ils ont beaucoup de clients. Ça, je pense que c’est encore un peu flou dans la tête des gens et l’industrie ne fait rien pour nous.
Il y a une compagnie qui a peut-être deux ou trois ans, puisque les compagnies ont peut-être 75 fonds mutuels, 75 fonds de placement, c’est sûr que, si tu as 75 fonds, il doit y avoir 3 ou 4 qui ont une bonne année. C’est un peu la loi de la moyenne. Alors, eux, quand vient le temps des REER, ils achètent des publicités un peu partout, puis ils disent : « Regardez notre fonds de croissance technologique (NDLR Nom au hasard sans lien avec une entreprise existante). Il a connu une hausse de 22 % l’année dernière, alors que le marché n’a progressé que de 6 %. C’est donc très facile pour eux de vendre un peu du rêve comme ça. Malheureusement, l’année d’après, ce n’est pas le même fond qu’ils vont utiliser dans leur pub parce que, probablement que le fond de l’année d’avant, il s’est planté. Ild utilise un peu le manque de connaissance des clients pour vendre du rêve. Et ça, bien, je trouve ça déplorable.
Normand Boulanger : Vraiment, de plus, l’AMF fait rien là-dedans. C’est ce qui est un peu étrange aussi, parce que l’organisme devrait un peu réguler quelque chose là-dessus…
Nicolas Bérubé : Oui, bien c’est ça, c’est eux, je pense qu’ils ont des guidelines, et ils sont plus autour de la fraude et tout ça. Il y a beaucoup aussi de fonds, comme un placement qui sont fermés. Ça, les gens ne le savent pas…
Normand Boulanger : Ils les fusionnent ?
Nicolas Bérubé : C’est ça, ils les fusionnent avec un autre fonds qui a mieux performé, puis la fiche de route du fonds qui a disparu, elle n’est plus prise en compte, donc, ça leur permet de se vanter d’avoir une meilleure feuille de route à long terme. C’est vraiment des pratiques étonnantes.
Même la question des frais de gestion, l’industrie se bat pour que ça soit le moins clair possible. Je pense qu’ils ont reculé ces dernières années, ils n’ont pas eu le choix, c’est un peu mieux présenté, mais encore c’est très très difficile. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont l’impression un peu que c’est gratuit parce qu’ils ne reçoivent jamais de factures à la maison. Mais, comme j’explique dans mon livre, les frais de 2 % par année sur vos placements sur un horizon de 25 ans à 30 ans, ça correspond à la moitié des rendements espérés. Par exemple, si vous avez obtenu 600 000 $ de rendement, eux, ils en ont… Vous, vous en avez 300 000 dans vos poches, puis il y en a 300 000 qui sont partis en frais de gestion et en coût d’opportunité, c’est-à-dire l’argent qui vous ont pris en frais de gestion n’a pas pu fructifier dans votre compte. Donc, je ne dis pas qu’ils prennent la moitié des frais parce que c’est une nuance. Eux, ils ont pris 300 000 $ et nous, on en garde 300 000 $. Ils ont pris moins que 300 000. Sauf que, si l’argent était resté entre nos mains, il aurait donné 300 000 $.
Normand Boulanger : Je regardais récemment mon compte et j’ai décidé de suivre vos conseils (j’aurais bien aimé le faire il y a 20 ans), c’est-à-dire d’ouvrir un compte boursier avec des fonds indiciels. J’ai vu que mes frais de gestion s’élevaient à 2,39 %. C’est comme, wow !
Nicolas Bérubé : Ok! Oui, ça, c’est bien, moi j’encourage les gens à faire ça, mais c’est sûr que ce n’est pas tout le monde du jour au lendemain qui va prendre ses finances en main comme tu le fais. Je pense que les gens aussi, tu es peut-être plus près de l’âge dans leur âge ou à la retraite, ils sont très très mal à l’aise avec l’idée de jouer un lendemain, d’avoir la responsabilité de gérer. C’est pour ça que j’encourage les gens à commencer à un jeune âge parce qu’on se familiarise aussi avec ces choses-là. Si quelqu’un commence, les montants en jeu sont moins gros. Donc, là, la personne, elle peut devenir familière avec le fonctionnement, avec les marchés. Qu’est-ce que c’est quand le marché tombe de 20 %, tombe de 30 %, comment je réagis, et comment je peux apprendre de ça.
Normand Boulanger : Oui, c’est ça. Moi, j’ai comme 45 ans. Le magazine Gentologie pour lequel je travaille, c’est à moi. Ça fait que je me reconnaissais vraiment dans ce que vous disiez au sujet des entrepreneurs et des travailleurs autonomes qui n’auront pas nécessairement de revenus de retraite de leurs employeurs. Ça fait que je me reconnaissais quand même beaucoup. Ça fait que je me suis dit comme tant qu’à donner 2 %, pourquoi ne pas essayer d’en faire un peu plus.
Je suis également en train de lire « Psychology of Money » de Morgan Housel, auquel vous faites référence dans votre livre. C’est vraiment drôle parce que l’anecdote de la Porsche est dans le livre.
Nicolas Bérubé : Oui, oui. Lui, en fait, il dit que c’est la Porsche…
Normand Boulanger : Il était valet, je pense, à l’époque.
Nicolas Bérubé : C’est ça, c’est ça. En fait, il remarquait les autos, mais il ne remarquait pas les gens qui conduisaient. C’était un peu différent dans le sens que lui, c’était plus au niveau du paraître. Tu veux une belle auto pour avoir l’air important, mais les gens, ils ne vont pas focaliser sur toi, ils vont focaliser sur l’auto.
Normand Boulanger : Mais il y a une autre anecdote qui disait justement par rapport au gars qui est avec la Porsche. Il allait toujours avec sa Porsche, puis, du jour au lendemain, il arrivait avec une espèce de vieille voiture, et c’était comme : « Qu’est-ce qui est arrivé ? »
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Le livre « The Psychology of Money: Timeless lessons on wealth, greed, and happiness » par Morgan Housel
Nicolas Bérubé : Oui, c’est ça aussi, ces autos-là sont toutes louées, il ne faut pas oublier. Les autos de luxe c’est de la location… Donc, quand on voit une belle auto passer devant nous, c’est de la dette qu’on voit passer, ce n’est pas de la richesse. Moi, ce que j’aime bien, c’est ce que Morgan Housel dit : la richesse, c’est ce que notre œil ne voit pas. La richesse, c’est ce qu’on a renoncé à dépenser et qui est allé à grossir nos actifs financiers. Mais notre œil, ce qu’il voit, c’est de l’argent qui a été dépensé. Par exemple, dans une voiture, notre œil voit une « voiture de riche », sauf que cette voiture-là, elle est financée quand on voit une grosse maison. On pense qu’on voit de la richesse, parce qu’on voit surtout de la dette. Donc, on peut décliner les exemples comme ça à ne plus finir, mais je trouve ça bien intéressant. Tout dans le fond, la richesse, c’est quoi ? C’est la différence entre ce que tu gagnes et ce que tu dépenses.
Je pense que les gens n’ont pas compris ça encore. On a toujours l’impression que la richesse, c’est quelque chose comme une espèce de carotte vers laquelle on tend et on essaie d’attraper la carotte devant nous. C’est comme si c’était une hausse de salaire ou bien un emploi plus payant ou un bonus. On se dit « Si seulement je pouvais avoir un gros bonus cette année, je me sentirais riche ou je m’enrichirais. » Ce n’est vraiment pas comme ça que ça fonctionne. C’est prouvé que les gens courent après un mirage. Puis, cette richesse-là, on peut commencer à travailler dès l’adolescence.
Normand Boulanger : Oui, même dès l’enfance aussi. Je pense que vous parlez aussi dans votre livre, les comptes pour enfants. Moi, quand j’étais plus jeune, dans les années 80, il y avait la caisse scolaire à l’époque à l’école. Je ne sais pas si c’est encore ça pour les enfants, mais c’est quand même un moyen d’épargner. Puis c’est vraiment intéressant à l’époque.
Une chose que je remarque également, j’en parlais de ça avec ma mère l’autre fois. Elle a dit comment ça, on ne se parlait jamais de finances. Je me demande si ça ne revient pas un peu à notre côté judéo-chrétien… La religion catholique qui était très présente dans le temps de nos parents, qui ne voulaient pas qu’on parle d’argent. Est-ce que ça se peut que ça ait eu quelque chose qui a fait que les Québécois soient moins à l’aise de parler d’argent ?
Nicolas Bérubé : Je pense que oui. Je pense que ça a toujours été peu tabou l’argent, et ça l’est encore. Et donc, on n’allait pas là, on ne posait pas ces questions-là, on n’a pas ces connaissances. L’école, ben elle ne va pas nous enseigner ça. L’école va nous enseigner à coudre des boxers, puis à faire des brownies malheureusement, mais ils ne vont pas aller jusqu’à nous expliquer comment investir. Donc ça, c’est un peu malheureux.
Il y a aussi la structure du marché au Canada. On a 4 ou 5 grandes banques. Euh… Et on voit un peu l’argent comme leur affaire à eux : c’est eux qui ont les connaissances, c’est eux qui sont nos alliés, et ils ont des millions de dollars en pub pour continuer à nous dire ça.
Normand Boulanger : Oui. Un oligopole finalement.
Nicolas Bérubé : Oui, c’est ça. Puis ils n’ont pas un immense incitatif pour changer des choses. Aux États-Unis, c’est un peu différent. Il y a le marché plus dynamique, il y a moins de gens qui investissent avec leurs banques. Donc, les frais de gestion là-bas ont tendance à être plus bas en moyenne que ce que le Canada propose.
Normand Boulanger : Les banques peuvent faire faillite aux États-Unis si je ne me trompe pas ?
Nicolas Bérubé : Oui, c’est arrivé dans la crise de 2008. Mais donc, on a l’impression qu’il n’y a personne qui nous parle d’investissement : si nos parents ne nous en parlent pas, l’école ne nous en parle pas et nos amis rarement, qui le fera ? Quand le sujet est abordé avec ces derniers, c’est souvent pour parler des bons coups. J’ai acheté telle petite compagnie. Je ne vais pas faire ça, puis bla bla bla. Les 14 mauvais coups en arrière, eux, ils ne sont pas discutés.
Il y a très peu de personnes qui parlent de ça, à part les grandes banques qui achètent de la pub. Donc, ce n’est pas un beau cocktail pour apprendre à investir et montrer à nos enfants comment le faire.
« La richesse, c’est quoi ? C’est la différence entre ce que tu gagnes et ce que tu dépenses. »
Normand Boulanger : Moi, je me rappelle à l’époque, étant plus jeune, il y avait des cours d’économie à l’école. Je ne sais pas s’il y en a encore au secondaire. Du moins, il y en avait des cours d’économie. Mais un cours d’économie dans le secondaire, quatre ou cinq, c’est à peu près ça.
Nicolas Bérubé : Oui, tu apprenais certaines notions, comme l’inflation. Moi, je trouve ça plate qu’on n’enseigne pas mieux la notion de comment investir, parce que c’est tellement la base. C’est ça au Québec aussi, on a l’impression que le gouvernement va s’occuper de nous quand on va être vieux, mais c’est un peu une fausse notion. En fait, si le gouvernement vient s’occuper de nous c’est parce qu’on ne fera pas des vieux jours très dorés.
On ne sera pas dans la rue, mais ce n’est pas très joyeux ce qui nous attend si on ne s’occupe pas de nos finances parce que les rentes, comme je l’ai dit dans la livre, les rentes ont normalement été conçues pour s’ajouter à un revenu de retraite. Ce n’est pas un revenu de retraite. Donc ça, il faut le comprendre. Puis aussi, les gens ont dit « oh, je vais acheter une maison ». Ok, mais quand je regarde autour de moi, il y a très très peu de gens qui sont prêts à downsizer d’une maison quand ils vont devenir un peu plus vieux, parce qu’ils sont habitués et ils aiment leur coin. Donc, l’idée de vendre la maison et de s’en aller dans un condo pour dégager des sous, il y en a sûrement qui le font, mais à 65 ans, quand tu prends ta retraite, tu ne seras peut-être pas vieux au point de vivre dans une maison de retraite, et tu as facilement 20 ans à financer.
Normand Boulanger : Mais on l’a vu que le gouvernement ne prenait pas nécessairement soin de nous durant la pandémie, du moins par rapport aux personnes âgées. C’est plate un peu à dire avec ce qui est arrivé, mais quand même, on s’entend que ces gens n’avaient pas les meilleures conditions. Ironiquement, on a un premier ministre qui est millionnaire à peu près je ne sais pas combien de fois.
Nicolas Bérubé : Exact. Et aussi, ce que je dis souvent, c’est que tu dis aux jeunes d’économiser pour leur retraite, c’est plate. C’est quand tu as 20 ans, tu ne peux pas t’imaginer à la retraite, c’est comme un concept bien bizarre, mais moi, ce que j’aime dire, c’est qu’investir, ça ne va pas juste être payant pour ta retraite, ça va être payant tout au long de ta vie, parce que, durant ta vie, tu vas avoir des actifs financiers, puis, si jamais tu as une perte d’emploi, si jamais tu as une mise de fonds à faire pour une maison, ce genre de choses là, tu vas avoir la possibilité de le faire parce que tu auras investi. Donc, tu sais, tu arrives aussi de bad luck, tu as un accident avec ton auto, ou quoi que ce soit, tu as une fuite dans ton sous-sol, tu as besoin de 20 000 $ tout de suite, mais tu vas l’avoir là, parce que tu auras économisé. C’est ça qui est intéressant, ça peut se faire. Tu sais, si quelqu’un veut prendre une année sabbatique pour voyager avec sa famille, il peut le faire, puisqu’il a économisé pour ça. Tu ne prendras peut-être pas ta retraite à 35 ans, mais tu vas avoir beaucoup plus de marge de manœuvre que la personne qui a tout dépensé, qui vit à crédit ou qui vit sur sa marge de crédit pour aller dans le Sud. Des choses comme ça, ce n’est pas idéal.
Normand Boulanger : Je trouve intéressant justement, je pense que c’est Morgan Housel qui disait ça, c’est d’économiser pour être capable de vivre durant un an sans salaire.
Nicolas Bérubé : Bien oui, puis aussi, par exemple, une personne qui contribue à son REER, c’est parfait pour ça parce que tu prends, pendant un an tu vas décaisser ton REER, disons pour un voyage, donc, là, surtout, ton taux d’imposition va être très bas parce que tu n’as pas des revenus autres toute cette année-là. Alors là, tu sais, tu as vraiment réussi à déjouer le système si tu réussis à faire ça. C’est vraiment intéressant.
Normand Boulanger : Les gens, justement, ils ne savent pas ça. Ce que vous dites est très intéressant et je me demande pourquoi il n’y a pas plus de livres sur la finance au Québec, comme ceux-là. On est obligé de s’informer ailleurs. Il y a beaucoup plus de livres, par rapport aux États-Unis, c’est sûr que la barrière de la langue est présente, ça se voit un peu partout, mais quand même les règlements financiers sont pas partout pareils.
Nicolas Bérubé : Ouais, je ne sais pas d’où ça vient. Il y a Pierre-Yves McSween qui a un peu cassé le moule là.
Normand Boulanger : Oui, mais on dirait que ses titres de livres sont peut-être un peu moins positifs… Comme « En as-tu vraiment besoin ? » ou « La Fracture amoureuse » en comparaison de « De zéro à millionnaire », on s’entend que c’est beaucoup plus de l’alléchant. Félicitations pour le titre, d’ailleurs. Puis c’est super intéressant. Vous n’êtes pas comptable non plus, alors nous sommes d’accord que cela rend les choses plus captivantes et que vous êtes habitué à compter les récits en tant que journaliste. C’est peut-être qu’il y a ce côté-là un peu plus dynamique et plaisant à lire.
Nicolas Bérubé : Oui, c’est ça. C’était ça mon idée. Et de rendre ça intéressant. Souvent les livres sur la finance, comme tu disais sont souvent très plates, et non seulement ça, ils sont plates, mais souvent ils nous enseignent de mauvaises choses, comme ils nous disent, par exemple, comment analyser les entreprises dans lesquelles on veut investir. Alors qu’on sait depuis longtemps que les gens qui achètent des titres individuels, des actions individuelles de compagnie, ont de moins bons rendements que ceux qui font juste acheter le marché au complet. Je pense que, pour beaucoup de monde, c’est la première fois qu’ils entendent ça. Donc, investir dans un FNB passif qui réplique le marché complet va vous donner un meilleur rendement que 9 investisseurs sur 10. Et ça, ça inclut les professionnels. Donc c’est vraiment révolutionnaire de comprendre ça, de savoir qu’on n’a même pas à réfléchir, on n’a même pas à analyser les compagnies. On peut le faire si on veut. Il y en a qui investissent activement. Moi, je n’encourage pas ça, si vous voulez prendre une partie pour te mettre l’argent et acheter vos actions, suivez ça, ben go. Mais moi, je ne miserais pas ma retraite là-dessus.
Parce que tu sais au final, même une entreprise comme Tesla qui va super bien en bourse, tout ce que ça peut faire, c’est que ça peut juste descendre au final. Il y a toujours ça aussi, une entreprise qui retient notre attention, bien quand on voit leurs performances, il ne faut pas oublier que ça, c’est dans le rétroviseur. Oui, Tesla a conduit une performance incroyable depuis 2020, à peu près. Ça fait peut-être deux ans. Avant ça, ça ne faisait pas grand-chose. Mais là, on regarde ça dans le rétroviseur. Est-ce que les performances de Tesla vont continuer ? Peut-être. Peut-être que non. C’est un univers. Personne ne le sait. C’est ça. Les compagnies, mal aimées, une année, ben elles peuvent être les phares de l’année suivante et vice versa, donc c’est très difficile de se bâtir un portefeuille de cette façon-là.
Normand Boulanger : C’est une chose que j’ai appréciée chez vous, c’est que vous dites que vous appliquez plusieurs de mes conseils. Par exemple, arrêter les notifications sur votre téléphone, ça fait que c’est un peu moins stressant. En effet, ça nous évite de penser constamment à ces choses-là. Et surtout, les articles, même quand on les lit : la bourse explose, la bourse descend, et les gens, ils n’en savent rien. Tu sais, ça, il y en a qui sont des pseudoprofessionnels, et ceux-là, c’est de vrais professionnels. Ils prévoient des choses, mais ils ne savent pas.
Nicolas Bérubé : Ben non, ben non, ils font juste meubler du temps à la télé, c’est des hypothèses, tout ça. Donc, il vaut mieux mettre des bouchons d’oreilles et ignorer ça, faire ses placements et ne pas se laisser prendre parce que les experts disent qu’il y a tellement de prédictions. Et, autour de moi, je continue d’entendre cette semaine : « Ah là, on est dû pour un crash ! » On est dû pour rien, du tout, personne ne le sait.
Normand Boulanger : Exactement !
Ne pas jeter un œil constamment à ses finances, le meilleur conseil ?
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Le livre de M. Nicolas Bérubé
Nicolas Bérubé : Les meilleurs investisseurs, ce sont ceux qui, paradoxalement s’intéressent le moins à leur portefeuille. Moi, je ne fais absolument aucune transaction dans mon portefeuille depuis plus de 10 ans. Tout ce que je fais, c’est quand j’ai de l’argent, je rajoute. Quand j’ai de l’espace dans mon CELI, dans mon REER, je rajoute de l’argent, mais je ne fais aucune transaction liée à l’état du marché du tout, du tout, du tout, du tout, je n’ai pas l’intention d’en faire.
Normand Boulanger : On parle de gens qui ne s’occupent pas de leur finance. Parlons de Warren Buffett, même si on dit qu’il a l’Oracle de l’Omaha, oui, il y a des gens qui travaillent pour lui, mais c’est sur le long terme qu’il regarde ses affaires, ce n’est pas justement sur le court terme. Il analyse les entreprises, oui, mais pas pour faire fructifier son argent du jour au lendemain non plus.
Nicolas Bérubé : Ben non, c’est parce qu’à un très jeune âge, Warren Buffet a compris ce qui va l’enrichir, ce n’est pas une bonne année. C’est pour ça que les gens ont la misère à comprendre ça.
Donc, ils ont l’impression que s’ils attrapent la petite action, puis la petite action quadruple de valeur, puis là ils réussissent à rendre au bon moment, là ils vont s’enrichir. Mais non ! La bourse, ce n’est pas une game d’un an, ce n’est pas une game de cinq ans, c’est une game de 70 ans. C’est extrêmement long, ce n’est pas du tout… Si on boursicote, puis on se plante à l’année 5, et on revient à notre point de départ, on a perdu cinq ans. Dans le fond, l’idée, ce n’est pas d’essayer de trouver où le marché s’en va dans une année, où le marché s’en va l’année suivante. Tu sais, Warren Buffett, Morgan Housel en parle dans son livre, il a 91 ans (au moment de l’entrevue), il y a sa valeur nette, c’est autour de 100 milliards, 110 milliards, OK ? Warren Buffett est devenu milliardaire… dans la cinquantaine. Donc, il est passé de 0 à 1 milliard en 50 ans. Puis, dans les années qui ont suivi, il est passé de 1 à 100. C’est ça, les intérêts composés. Quand on commence à investir, les rendements ou placements ne sont pas en dollars, ne sont pas remarquables. Mais plus notre boule de neige grossit, plus les rendements en termes de dollars deviennent importants. Donc, c’est ça. C’est la fameuse analogie de la boule de neige. Quand on commence à faire une boule de neige pour nos enfants, pour faire un bonhomme de neige, on a l’impression que ça vaut prendre la journée, mais après 10 minutes, notre boule est plus grosse que nous, c’est parce que plus la boule grossit, plus elle attire de la neige. C’est ça qui est une image qui est devenue un cliché, mais qui est bonne parce que c’est vraiment ça. Warren Buffett, il est riche parce qu’il est patient. Oui, il est très bon investisseur, mais sans patience, un investisseur ne va pas loin.
Normand Boulanger : Il y a une très bonne équipe aussi, je m’imagine.
Nicolas Bérubé : Bien oui, c’est sûr. C’est comme se comparer à Michael Jordan : ce ne sont pas des talents qui peuvent être reproduits.
Normand Boulanger : Le meilleur exemple pour Michael Jordan, je pense, c’est qu’il n’a pas gagné de titre avec Washington. Quand il a joué ailleurs après Chicago, ça n’a pas été super bien. Tu vois, c’est avec l’équipe aussi. Il n’y a pas juste une personne.
Nicolas Bérubé : C’est ça.
Normand Boulanger : C’est des gens qui réfléchissent. Il y a un autre monsieur associé chez Buffett aussi, qui a une histoire un peu folle. M. Housel en parle aussi, le monsieur a perdu son œil ou quelque chose de même.
Nicolas Bérubé : Oui, Charlie Munger.
Normand Boulanger : Charlie Munger, qui est assez impressionnant. Ils étaient quand même trois personnes intelligentes au départ.
Nicolas Bérubé : Oui, c’est ça. Ils ont monté ça et, encore aujourd’hui, ils gèrent la compagnie. C’est une des 10 plus grandes compagnies aux États-Unis, c’est quand même assez unique.
Des conseils pour investir
Normand Boulanger : Si vous avez des conseils un peu à donner aux gens pour investir, j’imagine que c’est de partir jeune, mais au-delà de ça, si on est dans la trentaine, fin trentaine, qu’est-ce qu’il faut faire ?
Nicolas Bérubé : Pour commencer à investir, il faut d’abord réfléchir à ce qu’on veut faire. Est-ce que l’on est prêt à faire nos placements nous-mêmes. Si on a un peu de difficulté avec ça, on peut aller vers quelqu’un qui… J’en parle dans mon livre, il y a deux, trois personnes au Québec. Par exemple, Idema. Eux, ils ont une plateforme en ligne qui aide les gens à investir. Il y a aussi des entreprises comme WealthSimple, qui, elles, rentrent l’accès à l’investissement très facile. On peut ouvrir un compte sur notre téléphone en 10 minutes et puis on a un portefeuille diversifié, le FNB en 10 minutes. Donc ça, c’est des outils qui sont accessibles, puis qui sont très très peu abordables en fait. Oui. Donc, un des conseils que je dirais aux gens, c’est vraiment d’automatiser leur épargne et leur investissement. Tu sais, c’est un peu comme Netflix. Netflix, là, on n’y pense pas, on est abonnés, l’argent part de notre compte, puis c’est ça.
Moi, je dirais aux gens, si vous avez une paye régulière, organisez vous pour en investir un pourcentage. C’est parce que vous allez prendre une décision et, après ça, tout va se faire sur le pilote automatique. Donc, ça, c’est bien. Si les gens ont des revenus réguliers, sinon il faut y penser et il faut le faire à la main.
Normand Boulanger : Au pire, on peut commencer avec 25 $ par semaine, ou quelque chose comme ça.
Nicolas Bérubé : Oui c’est ça, tout à fait. Pas besoin d’avoir de gros montants, l’important, c’est la durée. Le meilleur moment pour commencer à investir, c’est il y a 20 ans, le deuxième meilleur moment, c’est maintenant. Donc, là, il faut commencer avec ça. Puis, je dirais aux gens, arrêtez de penser qu’il faut consacrer à ça des heures par année. C’est pas vrai. Arrêtez de penser qu’il faut tout comprendre de la finance mondiale pour être investisseur. Pas du tout.
Normand Boulanger : Moi, ça me prend moins d’une heure par année à gérer ça. Et puis moins de temps, ça me prend, mieux c’est. Donc, je dirais aux gens qui ont commencé, même les gens dans la cinquantaine, il leur reste peut-être 40 ans à vivre. Et puis, si nos investissements nous suivent toute notre vie, ce n’est pas parce qu’on est à 65 ans que, tout d’un coup, on est tout en cash dans notre compte de banque. Ce n’est pas comme ça que ça marche. On est investisseur toute notre vie. Donc, il n’y a pas de mauvais moment pour commencer. L’important justement c’est de commencer, d’ouvrir un compte, de faire de premiers pas, puis ne pas écouter les experts, pas écouter les nouvelles. Sinon, on stresse bien trop là avec ce qui se passe ces temps-ci. Moins on s’intéresse aux nouvelles financières, mieux c’est, il n’y a rien à aller chercher. J’ai dit dans mon livre, si suivre les nouvelles rendait riche, les journalistes seraient tous millionnaires. Ils ne sont pas millionnaires les journalistes, je peux vous le dire.
Normand Boulanger : Ils n’écoutent pas vos conseils ? (rires)
Nicolas Bérubé : (Rires) Non, ils n’écoutent pas tous, mais peut-être qu’il y en a une couple qui vont devenir plus riches…
Normand Boulanger : Peut-être juste une dernière question. Les gens qui investissent dans le bitcoin de nos jours, est-ce que ça vous choque du point de vue financier, ou bien c’est normal d’avoir envie de gagner de l’argent rapidement ?
Nicolas Bérubé : C’est sûr que ça attire les gens, bon oui c’est une nouvelle technologie et tout ça, mais il ne faut pas se leurrer, c’est le côté spéculatif et excitant qui attire beaucoup de gens. Et puis c’est vrai pour le bitcoin, c’était vrai pour un paquet d’autres choses à travers l’histoire. Est-ce que c’est une bulle ou non ? Moi je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que c’est très très volatile. Ça ne peut pas faire l’objet d’une part importante de nos placements, parce que c’est vraiment comme aller au casino là, à ce point-ci. Si des gens veulent placer une partie d’arrangeur là-dedans pour apprendre comment ça marche, tout ça. Mais malheureusement… c’est tellement excitant que je pense que beaucoup se lancent et il va peut-être avoir des larmes éventuellement avec ça aussi. Mais donc, je dirais, allez-y, allez-y, mollo.
Normand Boulanger : Il est important d’être prudent également… J’ai vu à Enquête ou à La Facture qu’il y a des gens qui avaient été fraudés par ça.
Nicolas Bérubé : Arnaqué, oui. Quand un actif gonfle aussi rapidement, c’est certain que ça attire toute sorte de personnes bien et moins bien intentionnées. Si l’on parle de la bourse, c’est beaucoup plus professionnel, mieux géré et réglementé. Pour le Bitcoin, il y a toutes sortes de choses qui peuvent tomber dans les pattes, donc il faut garder ça en tête aussi.
Normand Boulanger : Faudrait peut-être regarder avec Wealthsimple, justement pour cette plateforme-là aussi. Il ont ajouté le Bitcoin. J’ai vu ça l’autre fois, en regardant le hockey, qu’ils commanditaient avec Wealthsimple Crypto.
Nicolas Bérubé : Oui, j’ai vu ça. Ils se sont mis aussi. Peut-être parce que ça veut dire que c’est quelque chose. Est-ce que c’est promis à un avenir incroyable, peut-être oui, peut-être que non ? Personnellement, je n’en ai pas de bitcoin, c’est juste que ce n’est pas ma philosophie. Mais je comprends qu’il y en a qui en est, que ça les intéresse, tant mieux. Peut-être que je suis trop vieux, je ne sais pas. Je trouve que l’investissement à la bourse, je comprends, je possède des entreprises. Les entreprises vendent des choses à des gens qui payent avec l’argent. Il y a comme même un mécanisme qu’on peut quand même comprendre. Le bitcoin c’est un peu mystérieux là, ça fait que ça monte et ça baisse.
Normand Boulanger : Et où va l’argent, aussi…
Nicolas Bérubé : Oui, où va l’argent, c’est ça. C’est un peu mystérieux. Je sais qu’il y en a qui ont super bien réussi avec ça. Mais encore là, on tombe dans le rétroviseur. Le bitcoin, il a très bien marché dans le rétroviseur. Dans le pare-brise, on ne sait pas, peut-être que oui, peut-être que non.
Normand Boulanger : Merci beaucoup, Nicolas, c’était super intéressant. Encore félicitations pour le livre, c’est une super belle ressource. Je vous souhaite une bonne réimpression.
Nicolas Bérubé : Oui, c’est ça. Exact, j’ai hâte d’en voir un jour. L’autre jour, je suis allé au Renaud-Bray, mais il n’y en avait pas, mon garçon n’était pas fier. (Rires) Je lui disais que c’était une bonne chose, mais quand même.
Normand Boulanger : C’est sur ces sages paroles que se termine notre entrevue avec monsieur Nicolas Bérubé, journaliste à La Presse et auteur du livre « De zéro à millionnaire ».
Vous pouvez vous procurer le livre de M. Nicolas Bérubé sur diverse plates-formes dont Les Éditions La Presse, Les Libraires, Renaud-Bray et Amazon,
Pour le livre de Morgan Housel, « The Psychology of Money: Timeless lessons on wealth, greed, and happiness », c’est sur Indigo ou Amazon.