Ratafia : Bar à vin gastronomique et desserts d’exception à Montréal
Ratafia est bien plus qu’un bar à dessert. Ce bar à vin gastronomique, situé au cœur de la Petite Italie, offre une cuisine salée raffinée, des desserts signatures à l’assiette et une carte de vins remarquable. Une adresse qui redéfinit l’expérience gastronomique à Montréal.
La première version de ce texte sur le Ratafia remontait à 2019. Et presque tout ce qui était en place à l’époque a changé, y compris le chef. Situé dans la Petite Italie, plus précisément dans l’ancien Café Epoca au 6778 boulevard Saint-Laurent, le projet du couple de propriétaires, Mme Sandra Forcier et M. Jared Tuck, est, selon moi, devenu un véritable restaurant. Je dis « selon moi », car l’établissement possède toujours un permis de bar et non de restaurant, donc c’est 18 ans et plus. Vous pouvez donc y aller uniquement pour prendre un verre, mais gageons que vous ne pourrez pas résister à la cuisine de la jeune cheffe Magie Marier, finaliste de la saison 2025 de l’émission Les Chefs sur les ondes de Radio-Canada, et de son équipe.
Ratafia : du bar à dessert gastronomique au bar à vin gastronomique
Commençons par le nom. Qu’est-ce que le ratafia ? C’est une boisson alcoolisée douce, souvent artisanale, généralement consommée en apéritif. Il existe en réalité deux sortes de boissons distinctes : le ratafia de fruits et le vin de liqueur produit dans certaines régions de France, notamment en Champagne ou en Bourgogne. Il est intéressant de noter que l’on retrouve toujours au moins une bouteille de ratafia à déguster au verre sur l’impressionnante carte des vins, élaborée par M. Tuck et Mme Vanessa Vachon — ces derniers participent également à la création de la carte des cocktails, une collaboration entre plusieurs membres de l’équipe. Par ailleurs, ces derniers sont tous plus excellents les uns que les autres, je dois le dire.
Depuis sa création en 2019, l’endroit a énormément changé et évolué — pour le mieux. Alors qu’à ses débuts, l’offre de nourriture se limitait aux desserts incroyables (dont la célèbre bombe Alaska, qui ne figure plus au menu d’ailleurs) et à quelques à-côtés, c’est désormais une véritable carte gastronomique, créée par une équipe salée (tandis que les desserts sont pris en charge par l’équipe sucrée), qui donne envie de retourner encore et encore au Ratafia.
L’évolution de Magie Marier, la vedette en cuisine du Ratafia bar à vin et desserts gastronomiques
Celle qui a remporté le prix coup de cœur aux Chefs grâce à sa détermination, sa force de caractère, sa sensibilité aux autres et son esprit d’équipe, deviendra probablement la première cheffe exécutive du Ratafia d’ici peu, tant elle a relevé le niveau de la cuisine depuis son arrivée. Ce n’est pas pour rien que cette ancienne pâtissière diplômée de l’ITHQ est passée du côté salé. On reconnaît sa force tranquille — elle est revenue dans Les Chefs grâce au défi de la seconde chance. La grande Colombe Saint-Pierre disait d’elle avant la grande finale : « Tu n’oublies pas : tu gardes ton calme, ta grande organisation et surtout cette cuisine si raffinée que tu nous as démontrée tout au long de ton parcours. »
Cette cuisine raffinée, justement, est ce qui a tout changé depuis l’ouverture du Ratafia. C’est ce qui en fait désormais un incontournable qui, à mon avis, figurera très bientôt parmi les grandes tables de Montréal — et même du Québec. Alors qu’au départ on retrouvait des planches salées composées de produits d’amis restaurateurs, c’est aujourd’hui une cuisine de saison, entièrement faite sur place, qui est proposée par l’équipe dirigée par Magie. À seulement 30 ans, elle cumule déjà quatre années dans les cuisines du Ratafia… et pas moins de quinze ans d’expérience sous son tablier.
On mange quoi au Ratafia ?
Pas que des desserts ! C’est bien une cuisine gastronomique qu’on retrouve au Ratafia. Si plusieurs croient encore qu’il s’agit uniquement d’un bar à dessert, c’est parce que l’établissement s’est justement fait connaître grâce à cette offre unique. L’idée d’élargir le menu à une carte salée gastronomique — digne d’un restaurant — est née à la réouverture post-pandémique. L’équipe souhaitait répondre à la demande de ses fidèles, qui réclamaient des plats salés à emporter, sans pour autant renier son identité sucrée si distinctive dans la province.
Nous sommes dans la Petite Italie, mais ne cherchez pas de pizza sur le menu (peut-être pour un dessert à venir, qui sait), car le four a quitté les lieux en même temps que le nom de l’ancien café. Par contre, pour les pâtes — faites à la main — c’est une destination de choix. Elles sont proposées dans des versions aux saveurs inattendues, qui sortent vos papilles de leur zone de confort tout en vous réconfortant.
On y retrouve également des poissons superbement travaillés, pleins de gourmandise, et une abondance de verdure fraîche, parfois cultivée sur le toit, ou provenant du Marché Jean-Talon situé tout près. Les amateurs de viande ne sont pas en reste : poulet, porc… il y en a pour tous les goûts. Et le tout est toujours bien exécuté, raffiné, gastronomique. Sans oublier le menu carte blanche — devenu un favori de la clientèle — qui change chaque semaine sur un ou deux éléments au minimum.
Vous venez seulement pour l’apéro ? Il y a plein de petites portions à partager, mais ne passez surtout pas à côté de la brioche et de son beurre noisette fondu.
Vous êtes végane ? Le restaurant propose des options pour vous, tant au salé qu’au sucré.
Les accords, la force du Ratafia
La carte des vins change régulièrement et propose de nombreuses importations privées. Rouge, blanc, orange, nature ou non, il y en a pour tous les palais. Les propriétaires sont de vrais passionnés — il faut dire que M. Tuck a passé plusieurs années à La Buvette chez Simone, et le vin, c’est clairement son plaisir. En ce qui a trait aux accords mets et vins (et desserts !), Mme Forcier, M. Tuck et l’équipe les ont méticuleusement testés et affinés afin d’atteindre un équilibre parfait.
Vins dégustés lors de cette soirée :
- En entrée : Monchiero Langhe D.O.C. Arneis
- Avec le plat : Un délicieux rouge dont j’ai oublié le nom
- Avec le Tres Leches : Pedro Ximenés, Casa del Inca, Andalousie, Espagne, 2021
Et qu’en est-il des desserts du Ratafia ?
Évidemment, vous pouvez venir uniquement pour un dessert à l’assiette — s’il reste de la place, bien sûr — car c’est la cerise sur le sundae (même s’il n’y en a pas sur le menu), et leur spécialité. Oubliez le gâteau de type Duncan Hines, ici on parle de desserts gastronomiques, aux saveurs recherchées, montés à la minute, juste avant d’être servis (plus communément appelés desserts à l’assiette) . Rien à voir avec une pointe de tarte ou une tranche de gâteau déjà prête.
Vous vous souvenez peut-être du Nanana, leur projet éphémère de comptoir à desserts, situé juste en face du Marché Jean-Talon ? Eh bien, il pourrait renaître sous forme de pop-up au Ratafia dans les prochains mois — c’est en tout cas dans les plans des deux copropriétaires.
Que manque-t-il, selon moi, au Ratafia pour aller chercher une étoile Michelin ?
Même si l’organisation du célèbre guide dit que le décor n’a rien à voir avec les étoiles Michelin, il faut simplement jeter un œil aux établissements lauréats des célèbres étoiles pour s’apercevoir du contraire. Selon moi — sur une note vraiment très personnelle, car c’est déjà excellent et très beau —, un décor plus épuré et haut de gamme, même si le restaurant a évolué depuis l’ouverture, à la manière des récents changements faits chez Mastard, mettrait encore davantage les plats en valeur. Un petit réaménagement de la salle ne ferait pas de tort non plus (il est un peu étrange de voir les gens de la cuisine traverser la salle à manger durant le service pour aller au sous-sol), mais, comme ils sont locataires, ça semble peu probable que ça change. Et pourquoi pas un vrai cellier pour valoriser la magnifique sélection de vins (Note : il semblerait que c’est dans les plans) ?
P.S. L’équipe devrait ramener la bombe, selon moi.
6778 Boul St-Laurent
Montréal, QC
H2S 3C7
Cet article a été écrit suite à une invitation. Les propos demeurent ceux de l’auteur.
