Ad Astra: L’ultime frontière
Lorsque l’on regarde la bande-annonce de Ad Astra, on peut s’attendre à un film de science-fiction. On décrit ce film comme un thriller paranoïde. C’est bien la première fois que j’entends ce terme d’ailleurs. Bref, je vous fais découvrir ce que j’en ai moi-même pensé, de ce film qui nous emmène vers l’ultime frontière.
La prémisse : L’astronaute Roy McBride, interprété par Brad Pitt, qui sera certainement en lice aux Oscars pour ce rôle où il est au sommet de son art, s’aventure jusqu’aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète.
Sans nécessairement être un divulgâcheur, ce film est beaucoup plus une réflexion sur l’humain. Autant l’intérieur que l’extérieur. En tant que peuple qui habite cette planète. Il est d’ailleurs question du fait que l’on se bat pour différents territoires et ses ressources, peu importe sur la planète que l’on habite, comme on le fait actuellement au lieu de se battre ensemble pour sauver notre planète, la seule que nous avons pour le moment. Belle réflexion avec ce film sur cette semaine où se déroulera, au siège social de l’ONU, à New York, le Sommet Action Climat.
Mais revenons au film. Les réflexions de McBride nous amènent à explorer nos émotions, nos relations. Et c’est probablement là, l’essentiel du film. Qui est-on, ce que l’on dit, ce que l’on cache ? Ce n’est certes pas le film le plus sexy et facile comme on pourrait le croire pour un film de science-fiction, on est loin de Star Wars, même si la vitesse dans l’espace est rapide, le film est tout de même lent, avec quelques séquences d’action un peu plus violentes.
Ad Astra: Voir plus loin
Alors que les différentes sur la lune et sur Mars sont incroyablement belles, on y ressent un peu une atmosphère à la Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve parfois, où les humains y vivent normalement comme si c’était la terre. La coloration dans les tons de bleus et de gris de la lune et les tons rougeâtres de Mars, quelles que soient les atmosphères, est toujours présente et ça nous transporte réellement.
Mais au-delà des couleurs, l’intensité de ce film se joue entre la relation père-fils de Brad Pitt et Tommy Lee Jones, sur les non-dits, sur ce que l’on refuse parfois de dire, sur nos sentiments, sur ce que l’on pense vraiment.
Le réalisateur mise beaucoup sur le fait d’avoir de la difficulté à exprimer sur ce que l’on ressent pour garder notre côté fort. Nous sommes souvent comme ça nous les hommes, je ne suis certainement pas différent de la majorité des gens de mon âge. On veut montrer extérieurement que l’on est fort, alors qu’intérieurement nous sommes fragiles, et le gardons pour nous, avons de la misère à s’exprimer, pour je ne sais quelle raison.
Pour ma part, mon père est décédé il y a près de 20 ans, et je me suis un peu retrouvé dans ce film. La difficulté de communiquer, la difficulté de s’exprimer réellement. Ne pas se dévoiler aux gens avec qui nous sommes le plus intimes.
Bref, ce film qui m’a amené totalement ailleurs et fait vivre des émotions intérieures, cet intérieur qui demeurera l’ultime frontière. À voir. Je vous conseille de le voir en IMAX où vous vous ressentirez réellement dans l’espace.
Ad Astra (V.F. : Vers les étoiles). Film de science-fiction de James Gray. Avec Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga. 2 h 30.
Je vous recommandais d’ailleurs ce film dans le Magazine № 1 de Gentologie.