Vice, vertu, désir, folie : trois siècles de chefs-d’œuvre flamands au MBAM
Prolongée jusqu’au 20 octobre prochain, la grande exposition estivale du Musée des beaux-arts de Montréal, Vice, vertu, désir, folie : trois siècles de chefs-d’œuvre flamands, dont nous vous parlions dans Le Meilleur du Gentleman du mois de juillet 2024, est vraiment à voir et une excellente suggestion de sortie lorsque la température plus froide et la pluie seront de la partie, quoique même en des temps plus chauds, la climatisation du Musée est la bienvenue. Au fil de vos pas, vous découvrirez des œuvres imposantes, fascinantes et déconcertantes par moment.
Vice, vertu, désir, folie : trois siècles de chefs-d’œuvre flamands au MBAM : Une première Canadienne
Embarquez dans cette aventure flamande organisée à l’initiative de la Fondation Phœbus d’Anvers (Belgique) et du Denver Art Museum, montée pour la première fois au Canada. Cette impressionnante collection de la Fondation Phœbus compte de grands chefs-d’œuvre témoignant d’une vision prismatique, et actualisée, de la condition humaine.
« Le MBAM est fier d’être le premier musée canadien à accueillir l’exceptionnelle collection de La Fondation Phœbus. Vice, vertu, désir, folie, la première grande exposition que le Musée consacre à la peinture flamande depuis dix ans, réunit près de 150 œuvres. Certaines d’entre elles sont issues de sa propre collection, un ensemble remarquable qui suscite des réflexions sur la condition humaine et qui démontre la profonde influence du passé sur notre présent », affirme Stéphane Aquin, directeur général du MBAM.
Vous trouverez dans Vice, vertu, désir, folie, des thèmes qui ont de tout temps fasciné l’humanité. L’exposition vous transportera, chers gentlemen, dans le sud des Pays-Bas (connu aujourd’hui comme La Flandre) à une époque d’essor social, scientifique, économique et artistique où les villes de la région étaient l’épicentre de la planète dans ces domaines (1400-1700).
Un peu plus sur les Flandres
Qu’est-ce que la Flandre ? Ça peut-être mêlant géographiquement alors que l’on parle des Pays-Bas et de la Belgique. Selon ce que l’on retrouve sur Wikipédia, la région Belgica Regia, expliquée dans la vidéo ci-haut, pouvait désigner, sous l’Ancien Régime, la totalité des anciens Pays-Bas espagnols (cette région correspond aujourd’hui aux actuels Pays-Bas, à la Belgique, au Luxembourg, et à une partie du nord de la France) ou seulement la partie méridionale de la région, soit les provinces qui finiront par former l’actuelle Belgique ; ceci surtout à partir des ducs de Bourgogne et jusqu’à la domination autrichienne. Voilà donc pourquoi c’est du flamand et de la Belgique et non pas des Pays-Bas dont il est question dans cette exposition.
Retrouvez de grands maîtres
L’exposition Vice, vertu, désir, folie rassemble des chefs-d’œuvre de Hans Memling, de Pierre Paul Rubens, d’Anthony van Dyck, de Jacob Jordaens et de Michaelina Wautier, parmi tant d’autres. La présentation de la métropole québécoise est agrémentée d’œuvres de la riche collection d’art flamand du Musée des beaux-arts de Montréal.
« Nous entamons ce nouveau chapitre des aventures de nos chefs-d’œuvre flamands au MBAM. Cette exposition captivante, véritable saga qui nous fait voyager à travers 300 ans d’histoire flamande, conquerra assurément un nouveau public d’adeptes de l’art », ajoute Katharina Van Cauteren, directrice de la Chancellerie de La Fondation Phœbus.
Vice, vertu, désir, folie : une exposition qui vous fait voyager
L’imposante exposition, déployée en pas moins de sept sections comprenant près de 150 œuvres, dont des tableaux monumentaux, mais aussi des sculptures, des livres, de l’argenterie et des cartes, s’ouvre sur l’art religieux du 15e siècle et du début du 16e siècle et démontre la puissance et la domination du clergé en ces époques.
Lorsque vous contemplerez les œuvres pleines de symboles et de détails captivants, telles que La Nativité de Hans Memling ou encore le Triptyque de l’Adoration des Mages de Pieter Coecke van Aelst l’Ancien, vous comprendrez comment la population flamande se servait d’images pour communiquer avec les puissances divines, bâtir ses communautés et assurer la transmission de son patrimoine. Cette domination du clergé, comme vous avez pu l’entendre dans la vidéo plus haut, s’estompera au profit des citoyens et des entrepreneurs qui voulaient faire leur place parmi ces classes de citoyens.
La section suivante est consacrée à des portraits, pas toujours flatteurs, il faut être honnête, qui célèbrent la richesse et le statut des individus et, par le fait même, l’avènement du mécénat. Parmi les œuvres exposées, notons le Portrait de l’archiduc Albert d’Autriche de Pierre Paul Rubens, le Double portrait de mari et femme jouant à un jeu de tables de Jan Sanders van Hemessen et une œuvre de sa fille, Catharina van Hemessen, intitulée Portrait d’une dame. Vient ensuite un ensemble de peintures qui représentent la folie sous plusieurs formes et illustrent les façons dont les artistes utilisaient l’humour tant pour divertir que pour faire la morale. Cette œuvre de Frans Verbeeck, Le commerce de fous, où les gens festoient au lieu d’éteindre les flammes s’attaquant à la brasserie lors d’une grande kermesse est assez incroyable et illustre étonnamment bien ce propos.
On remarque également très bien les changements dans la société flamande alors que les sections suivantes mettent en lumière l’important rôle de la Flandre à titre de centre cosmopolite d’affaires et de pôle d’innovation scientifique et artistique opérant une transition vers le 17e siècle, on disait d’ailleurs que les villes de l’époque étaient les New York, Honk Kong et Singapour d’aujourd’hui. Cartes et outils de navigation, rappelez-vous l’importance des armées navales de la région qui influence encore aujourd’hui l’industrie maritime des Pays-Bas, côtoient ici des chefs-d’œuvre d’artistes de renommée mondiale, comme Rubens et van Dyck, dont les styles picturaux dramatiques touchaient la corde sensible d’une société affectée par la guerre et l’instabilité politique.
À la fin de l’exposition, un espace immersif est inspiré des cabinets d’art, collections prestigieuses qui se trouvaient dans les maisons de la bourgeoisie à l’époque, appelé également Cabinet de Curiosités. Ces derniers, souvent représentés dans des tableaux dont certains sont montrés dans Vice, vertu, désir, folie, sont un peu la prémisse des musées d’aujourd’hui suscitant ainsi une réflexion sur les désirs — de comprendre, de s’émerveiller et de posséder — qui ont mené à leur création.
« Présentée d’abord à Denver et à Dallas, cette exposition offre une compréhension approfondie des divers contextes de l’art flamand et aborde des thèmes aussi universels qu’intemporels. La Flandre d’alors voulait se tailler une place dans un monde en constante évolution, de plus en plus interrelié par le commerce international, et l’art y a joué un rôle fondamental. Il est fascinant de constater que le legs de cette période persiste encore aujourd’hui », ajoute Chloé M. Pelletier, conservatrice de l’art européen (avant 1800) au Musée des beaux-arts de Montréal.
Envie d’en apprendre plus ? Procurez-vous l’immense livre richement illustré de 432 pages publié sous la direction de Katharina Van Cauteren, directrice de la chancellerie de la Fondation Phœbus. Intitulée De Memling à Rubens : l’âge d’or de la Flandre, la publication, offerte en français et en anglais, propose une exploration approfondie de l’art flamand. Les joyaux de la collection de la Fondation Phœbus, des chefs-d’œuvre méconnus de Hans Memling, de Quinten Metsys, de Pierre Paul Rubens et d’Antoine van Dyck, entre autres, vous replongeront dans cette magnifique exposition.
Vice, vertu, désir, folie : Vedette du Bal du Musée des beaux-arts
De plus, le 26 octobre prochain, c’est sous le thème de cette même grande exposition Vice, vertu, désir, folie : trois siècles de chefs-d’œuvre flamands que se déroulera la 64e édition du Bal du Musée des beaux-arts de Montréal. À la recherche d’un smoking pour cet événement, consultez notre article.
Gentologie suggère fortement qu’un gentleman ne prenne pas de photo/vidéo des œuvres dans un musée et effectue sa visite dans le silence, sans quoi l’ambiance devient rapidement cacophonique et dérangeante pour les autres visiteurs.
Jusqu’au 20 octobre 2024 – Prolongée jusqu’au 25 octobre 2024 !
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL
Entrée principale : pavillon Jean-Noël Desmarais
1380, rue Sherbrooke Ouest, Montréal
514-285-2000
Horaire:
- Lundi — Fermé
- Mardi — 10 h à 17 h
- Mercredi — 10 h à 21 h
- Jeudi — 10 h à 17 h
- Vendredi — 10 h à 17 h
- Samedi — 10 h à 17 h
- Dimanche — 10 h à 17 h
Bonne visite!
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