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Basquiat au MBAM : Plus que la musique

Basquiat-au-MBAM---Couverture

C’est depuis le 15 octobre 2022 que l’exposition « À plein volume – Basquiat et la musique »  se déroule au Musée des Beaux-Arts de Montréal. En voici un petit aperçu, car l’exposition est immense et regroupe des œuvres monumentales. Pour moi, l’exposition Basquiat au MBAM, c’est vraiment plus que la musique, c’est un événement qui se poursuit jusqu’au 19 février 2023. 

Paris et Montréal s’associent pour Basquiat au MBAM

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Basquiat en DJ pour la soirée d’anniversaire d’Eric Goode à la boîte de nuit Area, 1984. Photo : Ben Buchanan. © Ben Buchanan

C’est grâce à une association avec le Musée de la musique – Philharmonie de Paris que le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), vous invite à pénétrer dans l’univers spectaculaire de l’artiste New-Yorkais, afin d’explorer de quelle façon la musique est présente toute du phénoménal Jean-Michel Basquiat (1960-1988). 

Cette exposition va là où aucune autre n’est allée. Elle nous démontre comment les différentes influences musicales ont teinté la carrière de Basquiat. On se remémore (où on découvre) le New York des années 70 et 80, période de gloire du peintre. Que vous soyez amateurs de jazz ou de hip-hop, vous serez comblés, autant par les toiles que par les différentes performances musicales que Basquiat nous livre à travers des extraits d’archives, alors qu’il était lui-même au sein du groupe expérimental Gray, sans oublier tous les autres musiciens qu’il a, et qui l’ont influencé.    

Une exposition magistrale.

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Jean-Michel Basquiat (1960-1988), Anybody Speaking Words, 1982. Collection particulière, Suisse. © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York. Photo Fotoearte

Basquiat au MBAM se décline en de multiples salles regroupant plus d’une centaine d’œuvres qui nous font parcourir toutes les rues de la grosse pomme, ces dernières étant le jalon de la carrière du jeune peintre. Que ce soit par ses excès ou ses œuvres, on comprend facilement le génie. Au menu on passe de Warhol à MTV à des performances plus obscures que par ses différents journaux intimes. De voir à quel point l’écriture était présente dans l’œuvre de Basquiat est très impressionnant, l’artiste autodidacte aura réussi à trouver les mots, la voix et les couleurs, qu’il aimait très vives, pour nous apporter à réfléchir et et chacune des salles de l’exposition nous fait vivre une expérience différente l’une de l’autre.

Basquiat au MBAM : porté par la musique

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Basquiat avec son installation Klaunstance (1985) à l’Area, 1985. Photo © Ben Buchanan

Dire que la musique était importante dans l’œuvre et la vie de l’artiste est un pléonasme, les deux étaient intimement liées. C’est comme si chaque coup de pinceau que dessinait Basquiat était une nouvelle note sur une portée. Son immense collection de plus de 3000 albums a certainement influencé ses toiles, et on le sent dans ses diverses expressions artistiques.      

Né dans la métropole américaine de parents d’origines haïtienne et portoricaine, d’où son nom à consonance francophone, Jean-Michel Basquiat a connu une carrière explosive. En partant d’une exploration de la musique qui a façonné le New York de l’artiste dans les années 1970 et 1980, l’exposition aborde le caractère performatif de son travail et jette un nouvel éclairage sur la façon dont la musique a forgé son expression artistique. 

« L’art de Jean-Michel Basquiat est chargé de son, explique Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM et commissaire de l’exposition. Mots, instruments, signes et symboles s’entrechoquent dans des compositions qui résonnent – qui éclatent – sous le regard. Ce sont des distillations, des réincarnations et même des incantations de la phonétique des rues de New York, du hip-hop et du be-bop, de l’Atlantique noir, de Beethoven, de Ravel et d’autres encore. En transposant la musique dans son œuvre, Basquiat célébrait le savoir-faire noir et s’attaquait aux questions les plus épineuses de notre temps. Il donnait vie aux sons qui l’inspiraient et insufflait une âme à ce moment particulier de l’histoire. »

Sa passion pour la musique l’a amené, non pas seulement à peindre des affiches pour des spectacles, mais également, à créer des décors dans des salles de concert et des clubs, à produire des vidéoclips à l’époque où ceux-ci vivaient leur période d’adolescence.

 

La musique dans l’art pour explorer des thèmes difficiles.

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Ira Abramowitz derrière le bar au Club 57, 1981. Photo : Lina Bertucci. © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York. © Lina Bertucci.

On peut penser que la musique n’est que plaisir pour Basquiat, mais elle a permis à l’artiste d’explorer des thèmes chers aux immigrants tels que la politique raciale des États-Unis et toute la musique noire, qui a influencé de nombreux artistes de toutes races et religions. Même s’il a quitté ce monde il y a près de 35 ans, sa voix résonne encore plus aujourd’hui avec des prises de position comme « Black Lives Matters » par exemple. 

« La musique nous offre une clé précieuse pour décrypter l’œuvre de Basquiat et comprendre son évolution. L’artiste a toujours baigné dans la musique et s’est trouvé au confluent de deux grands courants musicaux de son époque, la no wave et le hip-hop, qui ont trouvé des résonances dans ses créations. Le jazz est une source d’inspiration majeure pour lui, comme le blues et les formes vernaculaires de la musique noire américaine, qu’il convoque dans ses tableaux et qui influencent sa pratique artistique en profondeur, autant sur le plan formel que thématique », note Vincent Bessières, commissaire invité par le Musée de la musique – Philharmonie de Paris.

« La musique a toujours occupé une place centrale dans la vie et l’œuvre de Basquiat, ajoute Dieter Buchhart, commissaire invité. Il a ouvert la voie avec son mode de copier-coller qui présente des similitudes non seulement avec les méthodes de composition et de production de l’échantillonnage et du scratch dans le hip-hop, mais aussi avec les improvisations jazz et la musique aléatoire de John Cage. Les œuvres de Basquiat apparaissent comme un “langage de rupture”, une poésie hip-hop concrète créée dans une technique de copier-coller et d’improvisation jazz. La musique devient ainsi le fil conducteur qui traverse son art. Le Sprechgesang de Jean-Michel Basquiat, sa musique, ses sons et ses bruits continuent de résonner dans ses œuvres. Dans les mots de Glenn O’Brien, “les esprits continuent de jouer pour nous”. »

Vivre la musique de Basquiat au MBAM 

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Application de réalité augmentée Basquiat et la musique
Jean-Michel Basquiat (1960-1988), King Zulu, 1986. Barcelone, collection MACBA, prêt à long terme du gouvernement de la Catalogne (ancienne collection Salvatore Riera). © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York

Vous avez envie de vous immerger encore plus dans cette grande exposition, une application de réalité augmentée vous propose du contenu enrichi, comme de pouvoir situer les œuvres dans leurs environnements originaux et ainsi les apprécier dans leurs contextes. 

Prévoyez un minimum de 2 heures pour explorer l’exposition. Vous allez adorer. Prenez votre temps pour apprécier cette merveilleuse exposition de Basquiat au MBAM.

Plus de détails: 

À plein volume – Basquiat et la musique
Musée des Beaux Arts de Montréal

Pavillon Jean-Noël Desmarais

Du 15 octobre 2022 au 19 février 2023

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